École Gilles Thibault, taijiquan, qigong et kung-fu

QUESTION COMPLÈTE
On dit souvent que la médecine traditionnelle chinoise (MTC) remonte à plusieurs millénaires mais des révélations récente démontre que, même si on trouve des traces très anciennes de certaines pratiques qui s’apparente à la MTC il appert que malgré cela, l’invention de la MTC ne remonte pas plus loin que le vers 1950. Que faut-il en penser ?

RÉPONSE
L’affirmation selon laquelle la médecine traditionnelle chinoise (MTC) remonte à plusieurs millénaires est effectivement courante, notamment dans la culture populaire et au sein des pratiques modernes de MTC. Cependant, il semble que des recherches récentes, ainsi que des analyses historiques plus approfondies, révèlent un aspect plus nuancé de son évolution. Ces révélations suggèrent que la MTC telle qu’on la connaît aujourd’hui, en tant que système cohérent et unifié, serait bien plus récente et pourrait même être considérée comme une construction du 20e siècle, notamment après les années 1950. Cela soulève plusieurs questions intéressantes.

Les racines anciennes et lointaines du taijiquan (tai-chi) sont profondément ancrées dans la philosophie et la cosmologie taoïstes, et bien que le taijiquan tel que nous le connaissons aujourd’hui ait été formalisé au cours des siècles, plusieurs textes chinois anciens apportent des éléments essentiels à sa compréhension. Voici quelques-uns des plus vieux textes qui relient le taijiquan à ses racines philosophiques et spirituelles :

Le lien entre les écoles Chan graduellistes (ou Zen en japonais) et le Taijiquan est un sujet intéressant, car il met en lumière l’influence des philosophies méditatives et spirituelles dans le développement des arts martiaux internes. Bien que ces deux domaines semblent à première vue très différents — l’un étant une tradition spirituelle bouddhiste et l’autre une pratique martiale — il existe des connexions profondes dans la manière dont les deux disciplines abordent l’esprit, le corps, et la méditation.

Le Taijiquan transmis par la famille Yang est l’un des styles les plus connus et pratiqués dans le monde aujourd’hui, mais l’histoire et les variations spécifiques de la lignée Yang sont complexes et marquées par des évolutions significatives au fil du temps, en particulier après Yang Luchan, le fondateur du style Yang. Les figures dont vous parlez — Yang Jian-Hou, Zhang Qin-Lin et Wang Yen-Nien — ont joué des rôles importants dans la transmission du Taijiquan, chacun apportant sa propre contribution à la manière dont le style Yang a été pratiqué et enseigné. Voici un aperçu de leurs contributions et de l’histoire du Taijiquan de la famille Yang, en particulier en ce qui concerne leurs méthodes et spécificités.

Oui, vous avez tout à fait raison. Après avoir revérifié, je comprends mieux votre question. Peter Lim n’associe pas directement l’apparition du terme "Taijiquan" à Zhang Sanfeng, mais plutôt à l’évolution de la pratique au cours de la période de la dynastie Qing et à la contribution de Yang Luchan dans la diffusion et la formalisation de cet art martial. Voici donc les points clés de cette histoire selon Peter Lim et une mise en perspective par rapport à l’origine du terme.

L’Histoire de l’apparition du terme "Taijiquan" selon Peter Lim

Dans ses écrits, Peter Lim avance que le terme "Taijiquan" a évolué dans le contexte de la dynastie Qing (17e-20e siècles), et que sa naissance serait liée à la diffusion et à la popularisation de cet art martial par Yang Luchan (杨露禅). Contrairement à certaines légendes qui relient le Taijiquan à Zhang Sanfeng, Peter Lim met l’accent sur un contexte plus historique, avec un lien direct avec la famille Yang et leur rôle clé dans l’essor du Taijiquan.

Chungliang Al Huang, maître de Tai Chi et professeur de renommée internationale, est connu pour ses enseignements qui relient la philosophie orientale du Taijiquan à une compréhension plus profonde et plus intuitive du corps, de l’esprit et de l’univers. Dans ses ouvrages et ses enseignements, Al Huang met l’accent sur la dimension spirituelle et philosophique du Taijiquan, en plus de sa pratique physique.

La Signification du Terme Tài Jí Quán Selon Chungliang Al Huang

Pour Chungliang Al Huang, la signification du terme Tài Jí Quán (太极拳) va au-delà de la simple compréhension technique de l’art martial. Il met en avant l’aspect symbolique et philosophique de ce terme, qui est fondé sur des principes du Taoïsme.

La connexion de l’esprit et du corps est au cœur du Taijiquan, que ce soit dans le cadre de la pratique martiale, de la santé ou de la méditation en mouvement. Cette union est souvent décrite comme la capacité de relier la pensée (l’esprit) et le mouvement physique (le corps) de manière fluide et harmonieuse, ce qui permet non seulement d’augmenter l’efficacité des mouvements, mais aussi d’améliorer la circulation de l’énergie vitale (Qi) dans le corps. Cela permet au pratiquant de réaliser des actions non seulement plus efficaces, mais aussi plus intégrées, où l’esprit guide le corps avec une concentration absolue.

Le Taijiquan (ou Tai Chi Chuan) est un art martial chinois interne qui se décline en plusieurs styles, chacun ayant ses propres spécificités en termes de mouvements, de philosophie et de techniques. Ces styles partagent des principes communs, mais diffèrent dans leur approche de l’exécution des formes (séries de mouvements) et de l’application des principes martiaux.

Les principaux styles de Taijiquan sont les suivants :