Le Taïjiquan n’est pas qu’un sport


Le Taïjiquan n’est pas qu’un sport.

Il n’est pas non plus qu’une préparation à un combat mortel ou qu’une gymnastique douce. Le Taïjiquan est surtout l’exploration du QI (chi, souffle, énergie vitale, un art du Dao (Mère de toute chose), une invitation pour laisser le naturel se manifester dans toute sa splendeur et une célébration de notre véritable nature.

Au fil des années le Taïjiquan s’est transformé. Art du Dao il y a près d’un millier d’années, le Taïjiquan s’enrichit de dimensions gymnastiques douces à partir des années 1950 et de dimensions sportives au cours des dernières décennies.

Le taïjiquan est riche de centaines de méthodes qui sont enseignées dans des milliers d’écoles. Dans de nombreuses écoles, la dimension sportive domine. Ces écoles se caractérisent par la pratique des techniques de Tuishou pour préparer des compétitions et par la pratique de Sanshou pour préparer des combats. Dans plusieurs écoles, la dimension gymnastique douce domine. Dans ces dernières, l’exécution de la forme (enchaînement de mouvements lents) est le plus important.

Dans les écoles où domine l’exploration du Qi telles que la nôtre, nous retrouvons les techniques plusieurs fois millénaires du Qi qui s’apprennent d’abord sans les mouvements au sol, et qui sont ensuite insérées dans les mouvements du Taïjiquan pour les nourrir de l’intérieur.

La légende de la création du Taïjiquan et son histoire nous indiquent ce qui suit :

  1. À l’origine, le Taïjiquan ne pouvait pas être sportif.
  2. Le Tuishou tel que pratiqué aujourd’hui et le Sanshou sont des ajouts récents.
  3. Le sport qui est pratiquement inconnu en Chine et qui ne fait que commencer à y faire ses premières apparitions nous en apporte une confirmation de plus.
  4. Les légendes et l’histoire du Taïjiquan révèle sa dimension combat et sa dimension méditative.

La nature et l’histoire du Taïjiquan sont complexes et difficiles à retracer. Les inventeurs et les propagateurs du Taïjiquan n’avaient aucun intérêt pour la théorie et l’histoire. Ils n’ont presque pas laissé d’écrits sur ces sujets. Personne ne peut prétendre retracer les origines et les développements du Taïjiquan avec certitude. Tout ce qu’on peut en dire contient une certaine dose de spéculation et beaucoup de réserve.

Il ne faut cependant jamais perdre de vue que l’histoire du Taïjiquan et toutes les hypothèses à son sujet sont secondaires. L’essentiel du Taïjiquan réside dans sa pratique et… bien qu’il existe une grande diversité d’écoles de Taïjiquan, elles font toutes partie d’un remarquable héritage culturel commun. Chacune des écoles est une cristallisation de la sagesse des anciens Chinois et, à ce titre, elles méritent toutes d’être apprises et transmises. Wang Yen-Nien

 

  1. Le sport est pratiquement inconnu en Chine
  2. L’introduction du sport en Chine débute vers 1970
  3. L’intérêt pour le sport olympique en Chine ne débute que vers 1988
  4. Arrivés en Occident, le Taïjiquan (comme le kung-fu) devient erronément "martial"
  5. Le Tuishou du Taïjiquan devient sportif très récemment
  6. Le Sanshou dans le Taïjiquan est une création récente
  7. La légende de la création du Taïjiquan
  8. L’inventeur historique du Taïjiquan
  9. Le Taïjiquan reçoit son nom
  10. Le Taïjiquan ancestral classique

 

 


1. LE SPORT EST PRATIQUEMENT INCONNU EN CHINE

SPORT : Ensemble des exercices physiques se présentant sous forme de jeu individuel ou collectif, pouvant donner lieu à compétition et pratiqués en observant certaines règles. Le Petit Larousse

Malgré la tenue récente des Jeux olympiques à Pékin, le Chinois moyen ne fait pas de sport à l’occidentale. Le 19 octobre 2008, quatre coureurs québécois étaient à Pékin pour le marathon de la capitale de l’empire chinois. Ils sont tombés à la renverse en constatant que le sport n’existe pratiquement pas en Chine. Voici ce qu’ils en disent :

Première constatation: le Chinois moyen ne fait pas de sport, préférant des activités plus ludiques comme le tai-chi et la danse. Nous avons visité quatre villes regroupant environ 50 millions d’habitants sans apercevoir l’ombre d’un seul joggeur. Le sport en Chine, c’est l’affaire des écoles sportives qui produisent en vase clos de futurs médaillés olympiques. En fait, les sports récréatifs ou compétitifs pratiqués par la population canadienne, comme la course à pied, le vélo, le triathlon, le kayak, voire même la randonnée pédestre, sont des concepts inconnus – et surtout incompris – par la vaste majorité de la population.

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2. L’INTRODUCTION DU SPORT EN CHINE DÉBUTE VERS 1970

Ainsi, la fin du XIXe commence à souffler l’influence occidentale synonyme de déclin national. À cette époque, les sports « modernes », marqués du sceau de l’étranger, font leur apparition à Shanghai. La première rencontre d’athlétisme a ainsi été organisée dans une école de missionnaires de la ville en 1890 et la première équipe de football formée en 1901. Matthieu Baratier, correspondant de RFI à Pékin dans « Le SPORT en Chine

Entre 1950 et 1957, le gouvernement chinois s’est beaucoup inspiré du système sportif soviétique pour réformer son système sportif. A partir de 1956, Mao commence à remettre en question la validité du modèle soviétique et ses bénéfices pour le développement chinois. Le développement du système sportif connaîtra de nouveaux déboires au cours de la Révolution culturelle. Dans ses premières années, le sport de compétition est critiqué, le système d’entraînement démantelé, les écoles sportives fermées et les compétions annulées ; les équipes chinoises cessent de se rendre à l’étranger, les athlètes de haut niveau, taxés d’enfants de la bourgeoisie, seront nombreux à subir des mauvais traitements physiques et psychologiques. Le développement sportif prendra un nouveau départ en 1972, sur l’initiative du Premier ministre Zhou Enlai.
Article des chercheurs Hwang Dong-jhy et Chang Li-ke « De Mao aux JO de Pékin, du bon usage idéologique du sport »

Voici les grandes étapes de l’établissement du Kung-fu wushu et du Taïjiquan modernes. Il est bon de noter que le Taïjiquan fait implicitement partie du Kung-fu Wushu.

 

  • 1950 : Premières volontés d’unification du Kung-fu Wushu, lors d’une grande réunion de toutes les provinces de la Chine.
  • 1953 : Création du premier festival officiel de Kung-fu Wushu de la République Populaire de Chine.
  • 1954 : Premiers cours de Kung-fu Wushu à l’Université des Sports.
  • 1956 : Création officielle de la Section Kung-fu Wushu au Centre National des Sports de Pékin (équivalent de notre Fédération) et de 12 ligues dans les provinces. Politique de développement du Kung-fu Wushu par la mise en place de démonstrations avec classement selon le niveau de pratique.
  • 1957 : Mise en place de compétitions avec des règles établies, d’où émergent les premiers champions reconnus. A cette occasion, est édité le premier règlement : " Jing Saï Tao Lu ". Parallèlement, un deuxième livre est publié afin de promouvoir ces disciplines, pour encourager la jeunesse à développer un esprit sain dans un corps sain. Ce livre décrit les pratiques de compétitions à mains nues et avec armes, en fonction des niveaux. A l’instauration des compétitions, le Centre National des Sports a dû trouver des règles communes à la multitude des styles pratiqués en Chine. Tous les styles traditionnels du Nord ont été regroupés sous le terme de Changquan (Changquan désigne aussi des plus vieux Kung-fu Wushu) et tous ceux du Sud, sous le terme de Nan Quan. Chacune de ces deux disciplines a repris les critères communs et les particularités pertinentes des styles anciens concernés, pour en montrer la quintessence. Les querelles d’écoles ainsi évincées, la première rencontre a pu être organisée.

    http://tian.long.free.fr/html/articles8.htm


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3. L’INTÉRÊT POUR LE SPORT OLYMPIQUE EN CHINE NE DÉBUTE QU’EN 1988

Ce n’est que récemment que la République populaire de Chine a commencé à développer des infrastructures et des organismes permettant à des athlètes de se former et de participer aux compétitions sportives internationales. C’est en 1952 à Helsinki que la Chine apparaît pour la première fois aux Jeux olympiques d’été et aux Jeux olympiques en général. La Chine avait alors envoyé un seul athlète... Aux Jeux de Séoul en 1988, la Chine termine seulement à la onzième place du classement avec 5 médailles d’or. Il est alors décidé de mettre en place un véritable système d’entraînement destiné à améliorer les résultats de la Chine aux Jeux olympiques et dans les autres évènements sportifs.
Lire les détails sur Wikipedia.com :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Sport_en_Chine

 

 

4. ARRIVÉS EN OCCIDENT, LE TAIJIQUAN (COMME LE KUNG-FU) DEVIENT ERRONÉMENT "MARTIAL"

Selon Georges Charles, depuis son arrivé en occident, le Wushu-gongfu dont fait partie le Taïjiquan a été erronément affublé de l’appellation « art martial » et a été maladroitement classifié avec les sports.

Georges Charles, un des pionniers qui fit connaître, au début des années soixante dix, la pratique des Arts Martiaux Chinois, Externes (souples) et Internes (durs) ainsi que du « Qigong » ou Gymnastique Chinoise en Europe et plus particulièrement en France.
Lire l’article complet sur le site de Georges Charles :
http://www.tao-yin.com/archives/archives_wushu_001.html

D’un côté, nous avons hérité d’un nouveau sport et d’une nouvelle gymnastique. De l’autre côté, l’originalité et la beauté d’un art traditionnel avant l’introduction du sport est plus difficile à comprendre.

Par exemple, selon la dimension du taïjiquan est mise de l’avant, les mouvements de combats du taïjiquan ne servent pas nécessairement au combat ou à la compétition. Dans le cas où la compétition et le combat sont absent, le mouvement de combats est utilisé pour sont immense justesse et ses incomparables propriétés énergétiques.
Voir les détails :
Pourquoi des mouvements de combat dans le Taïjiquan (Tai chi) ?

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5. LE TUISHOU DU TAIJIQUAN DEVIENT SPORTIF TRÈS RÉCEMMENT

Le Tuishou, une technique de partage du Qi, faite occasionnellement dans le Taïjiquan ancestral classique est devenu un échange sportif et même un objectif principal de plusieurs Taïjiquan modernes. La méthode de combat Sanshou a été ajoutée pour devenir une extension au Thuishou.

Il existe maintenant des compétitions nationales et internationales de Tuishou et de Sanshou. Le Tuishou regroupe uniquement les pratiquants de Taïjiquan alors que le Sanshou permet le combat entre des adversaires de toutes les disciplines confondus comme le Taijiquan, le gongfu-wushu, le Qinna, le kickboxing et le Shuaijiao, etc.

Voir une compétition de Tuishou Taïjiquan
http://www.youtube.com/watch?v=sJQwKrT4eCQ

Voir une compétition de Sanshou Taijiquan
http://www.youtube.com/watch?v=7_Yp6gxkUow

Selon Thierry Alibert champion du monde de Tuishou, c’est une pratique récente qui a à peine plus d’un siècle d’existence.

Selon le Dictionnaire des arts martiaux chinois de T. Dufresne et J.Nguyên, Édition budostore : L’influence occidentale des années 1900 à travers le renouveau sportif (jeux olympiques) a lancé véritablement la transformation des arts martiaux en culture athlétique nationale… Cela a amené de nombreuses modifications dans les styles traditionnels afin d’en faire une éducation physique (mouvements plus simples, postures plus basses). Les mouvements devenaient moins efficaces mais plus sportifs… A l’origine, les Tuishou ne sont pas le combat mais des exercices pour étudier les directions de force avec un partenaire.

Les compétitions de Tuishou suivent des règles très précises qui varient légèrement d’un pays à l’autre. Voici les règlements du Tuishou selon la Fédération française de Wushu. On peut juger des qualités élevées de l’activité grâce à la liste des fautes à éviter, comme « de mordre, cracher, tirer les cheveux ou les vêtements ».
Règlements du Tuishou

Selon Pierre Gaggia, vainqueur de la première coupe de France de Tuishou en 1993, les Tuishou traditionnels étaient anciennement des exercices culturels qui sont liés à une conception de la pratique très éloignée de la compétition. L’écoute de l’autre demande un relâchement et une harmonie de base qui sont contraires à la pratique compétitive. Aujourd’hui, le Tuishou est devenu compétitif et anti-Taïjiquan. En résumé :
1) Dans le Tuishou à pas fixe, les compétiteurs prennent des attitudes et des postures pour ne pas bouger : torsion dangereuse du corps, postures trop larges.
2) Le Tuishou à pas mobile engendre des réflexes défensifs périlleux (saisie, blocage des bras, collage au corps) pour éviter la perte de points.
3) Le Tuishou à pas libre autorise les balayages et les projections. Ce n’est plus le tui shou mais un combat de lutte.
4) Dans le Tui Shou yi quan, le fait de marquer des points sur les poussées crée une grande tension corporelle pour garder le contact ou pousser.

Voir les détails (avec vidéos) sur le site de Pierre Gaggia :
http://www.yiquan78.org/tuishou3.htm


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6. LE SANSHOU DANS LE TAIJIQUAN EST UN AJOUT RÉCENT

Selon le Dictionnaire des arts martiaux chinois de T. Dufresne et J.Nguyên Edition budostore : en 1928, la première compétition de combat à mains nues au niveau national a été mise en place par "l’institut central de l’art national" (zhonggyang guoshu guan) à Nanjing. Les combats (Sanshou) se déroulaient sur une estrade (leitai), sans catégorie de poids ni gants. Le résultat fut malheureux, le nombre élevé de blessures obligeant les organisateurs à arrêter la compétition. Depuis peu, après une longue période d’interdiction, les compétitions de combat libre (sanda) sont de nouveau autorisées en Chine (avec des protections).

Le Sanshou ou Sanda est un art martial d’origine chinoise créé au XXe siècle. C’est sous la tutelle des cadres soviétiques que les Chinois finissent par créer des méthodes d’entraînement similaires au combat rapproché. Grâce aux bases des arts martiaux chinois existant, les instructeurs militaires Huangpu créèrent le Sanshou.

Lire les détails sur Wikipedia.com :
http://fr.wikipedia.org/wiki/San_da

Voir les règles internationales des compétitions combats Sanshou, aussi appelé Sanda.
Reglement du Sanshou

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7. LA LÉGENDE DE LA CRÉATION DU TAIJIQUAN

Il est généralement admis que l’inventeur légendaire du Taïjiquan est un moine ermite nommé Sang Sanfeng. Celui-ci assiste à la victoire d’un serpent contre un oiseau. Le serpent l’emporte grâce à ses mouvements lents et circulaires contrairement à l’oiseau qui utilise des mouvements rapide et direct. C’est la prédominance de la souplesse sur la force, de la fluidité sur la rigidité et de la respiration et de l’harmonisation du Qi sur la multiplication de mouvements et la puissance musculaire, l’invention d’une nouvelle méthode de « méditation » qui utilise des mouvements lents.

Les moines chinois de l’époque recopient des textes sacrés, se livrent à des exercices. Ils apprennent, développent et enseignent des mélanges variés de procédés méditatifs qui portent le nom de yoga, dhyâna, tantra, tchan, zen, alchimie interne taoïste, daoyin, qigong, tuna (respiration), songing-gong (détente), anmo (massage) et hsizi (posture). Quelquefois, ils s’adonnent aussi à l’astrologie, à la médecine, à la divination, à la magie, à la géomancie ainsi qu’aux méthodes de longévité et aux « randonnées extatiques ». Un moine de cette époque n’a aucun intérêt pour le combat.

Il est peu crédible qu’un grand naturaliste, Darwin par exemple, qui consacre son existence à ses recherches sur l’évolution des espèces vivantes et qui verrait un combat prolongé entre un oiseau et un serpent se terminer par la victoire du serpent puisse inventer une nouvelle façon de se battre.

Le moine Sang Sanfeng qui aurait vécu au XIIe siècle est souvent décrit comme l’inventeur d’une nouvelle méthode de combat à base de mouvements lents. Pour l’expliquer, on fait souvent un rapprochement avec certains moines devenus guerriers du XVIIe siècles à l’origine de Triades et qui participent à plusieurs guerres. Il ne faut pas oublier que cinq cent ans séparent les deux événements et que les moines guerriers demeurent des exceptions. Sans renier la dimension combat du taïjiquan, la légende de Sang Sanfeng révèle aussi sa dimension méditative. Les deux peuvent d’ailleurs coexister.

Le créateur légendaire du taïjiquan est un moine qui invente une nouvelle méthode d’exploration du Qi, il invente une nouvelle formule dite « méditation et mouvement ».

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8. L’INVENTEUR HISTORIQUE DU TAIJIQUAN

Yang Luchan (1799- 1872) est le premier personnage historique à pratiquer le Taijiquan.

Nommé Yang « Fu Kui » à sa naissance, on lui a donné le surnom de Yang « Luchan » qui signifie « la contemplation révélée ». Avec le développement récent du Taïjiquan sportif, on traduira « Luchan » par « invincible », ce qui est une autre traduction possible.

L’empereur de Chine s’intéressa aux techniques de Yang Luchan et ce qui était jusqu’alors une pratique familiale devint par décret impérial l’exclusivité de la famille impériale chinoise durant trois générations. Cette exclusivité apportera la renommée au Taïjiquan. Environ un siècle plus tard, quand le pouvoir impérial chinois mit fin à cette exclusivité, la famille Yang fera salles combles et enseignera le Taïjiquan partout dans les grandes villes de Chine. Yang Chen-Fu, fils de Yang Jian-Hou lui-même fils de Yang Luchan, a donné le premier cours public à Shanghai en 1925.

Expert en alchimie taoïste qui selon certain procurait l’immortalité, Yang Luchan initie discrètement l’empereur et ses proches aux subtilités des techniques millénaires du Qi. Sa grande connaissance des arts de combat qu’il dispense officiellement lui permet une excellente façade à ses activités d’initiateur de l’empereur. L’histoire actuelle ne retiendra que ses prouesses dans les arts guerriers. Le Taïjiquan est donc effectivement aussi une extraordinaire technique de combat mais ce sont les techniques millénaires du Qi intégrées au Taïjiquan qui ont fasciné la famille impériale de l’époque.

L’Alchimie interne taoïste, techniques de la dimension méditative du Taïjiquan a des origines très anciennes. Depuis les débuts de l’histoire chinoise, l’Alchimie a fasciné tous les empereurs. Certains de ceux-ci sont morts pour avoir utilisé des potions de la partie externe de l’Alchimie qui était encore confondue avec sa partie interne.
http://fr.wikipedia.org/wiki/Alchimie taoïste

À part certains militaires et gardes du corps, le pouvoir impérial de l’époque de Yang Luchan (vers 1850) ne pouvait trouver rien d’intéressant dans une technique de combat à main nu. La Chine disposait de l’arbalète depuis l’antiquité et le canon fut inventé vers 1280.

Les premières armes en Chine à feu sont d’origine portugaise. Elles furent introduites vers 1598.

Le créateur historique du taïjiquan porte le surnom de « la contemplation révélée ». Expert en techniques de combats, il excelle surtout dans l’art du Qi et la méditation taoïste.

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9. LE TAIJIQUAN REÇOIT SON NOM ACTUEL

C’est pour décrire les techniques de Yang Luchan qu’on a utilisé le terme « Taïjiquan » pour la première fois.

Un érudit de la Cour impériale du nom de Ong Tong He qui observait Yang Luchan faire une démonstration dans laquelle il y reconnaissait l’expression de la « spontanéité suprême (taïji) » s’écrira : « taiji quan ». C’est à dire « la main, le poing et le corps sont la parfaite expression de la spontanéité suprême » ou « voici quelqu’un qui applique spontanément ce que le cœur décide ». Selon le contexte, « quan » signifie « main », « poing », « corps ». Selon Catherine Despeux, une grande experte en la matière, à l’origine, « quan » signifiait « qui applique spontanément ce que le cœur décide ».

Selon l’expert Georges Charles : Au plus bas niveau de compréhension c’est « la boxe du Grand Faîte » donc une histoire de vilains (jeux de mains et de poing, jeux de vilains !) Mais si on se réfère au classicisme le « poing » est ce qui est de plus subtil dans la « forme » corporelle. Le « poing » est donc utilisé dans le tir à l’arc, la conduite des chevaux, la calligraphie et représente « Shen » donc « Esprit » par opposition à la paume qui représente « Terre ». Il est également utilisé dans les saluts rituels où il vient rejoindre la paume ouverte. Dans cette hypothèse le poing « Quan » désigne donc ce qui est capable de transmuter le grossier (méthode de combat) en subtil (art chevaleresque ou art d’éveil sinon art philosophique dans le sens de l’Alchimie).


Voir le texte complet sur le site de Georges Charles :
http://www.tao-yin.com/nei-jia/taiji_quan.html

On peut donc retrouver les deux dimensions, méditative et combat, dans le nom même du taïjiquan.

Le terme Taïjiquan signifie : « la main, le poing et le corps sont la parfaite expression de la spontanéité suprême. »

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10. LE TAIJIQUAN ANCESTRAL CLASSIQUE

Le taïjiquan ancestral comprenait les dimensions combat et méditation. L’histoire récente a ajouté au Taïjiquan ancestral une dimension sportive et une dimension gymnastique douce qui sont des diversifications et des enrichissements indéniables. L’exploration du Qi qui caractérise la formule utilisée dans notre école est cependant à notre avis sa caractéristique la plus importante. La dimension ancestrale du combat quand à elle est presque disparue.

En plus de sa dimension combat, le Taïjiquan des origines est une exploration du Qi, ce qui en fait un art du Dao, une invitation pour laisser le naturel se manifester dans toute sa splendeur et une célébration de notre véritable nature.

Il en est de même en quelque sorte pour le Kung-fu. Voir : Le Kung-fu sans combat.

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Le Qi (chi, souffle, énergie vitale)