Nourrir la respiration ! (deuxième partie)
Par gilles le mercredi, janvier 13 2010, 10:26 - Techniques - Lien permanent
Nos objectifs ? Nourrir la respiration grâce à des exercices, puis nourrir les mouvements du Taïjiquan avec la respiration. Les mouvements du Taïjiquan serviront à leur tour à nourrir la respiration. Finalement, la respiration et le mouvement mèneront le corps dans son alignement vertical. Voici la deuxième partie de ces exercices :
IMPORTANT
Les consignes explicites comme celles présentées ici devraient être apprises auprès d’un professeur compétent. Nous les avons publiées à titre d’exemples pour illustrer ce qui est enseigné dans notre école. Elles peuvent aussi servir d’aide-mémoire aux élèves qui les ont déjà apprises.
PRÉALABLES
Les techniques suivantes sont préparées par d’autres techniques qui sont à la base de celles-ci.
ACCORDER LE MOUVEMENT À LA RESPIRATION
- Laisser le haut du corps bouger un peu vers l’avant avec l’expiration et revenir à la verticale à l’inspiration. Le but est de réunir le mouvement et la respiration.
- Garder la tête dans l’axe du corps et laisser tout le corps plier vers l’avant à partir de la charnière naturelle à la hauteur du nombril.
- Graduellement, prolonger le mouvement, sans perdre le lien avec la respiration qui s’allonge proportionnellement aux mouvements.
- Graduellement, laisser les mouvements diminuer puis continuer sans intervention.
- Finalement, cesser les interventions, sauf celles pour empêcher les mouvements de s’arrêter complètement.
- Le mouvement et la respiration sont maintenant accordés.
RAFFINER LE LIEN ENTRE LA RESPIRATION ET LE MOUVEMENT
- Trouver des situations qui empêchent de chercher des odeurs :
--> Expirer en laissant le corps se pencher et vider les poumons complètement. Garder le corps penché, lourd, et essayer de respirer en cherchant des odeurs. Constater que c’est impossible.
--> Expirer en laissant le corps se pencher et vider les poumons complètement, puis se redresser rapidement puis chercher des odeurs. Constater que c’est impossible.
--> Pencher le haut du corps vers l’arrière, à la limite pour ne pas tomber puis chercher des odeurs. Constater que c’est impossible. - Trouver une situation qui améliore la recherche des odeurs :
- --> Expirer en laissant le corps se pencher et vider les poumons complètement. Laisser le corps se redresser lentement puis chercher des odeurs. Constater que la recherche est des plus facile.
- Trouver encore une situation qui empêche de chercher des odeurs
- --> Respirer comme précédemment puis arrêter le redressement du corps. Constater que la recherche d’odeur n’est plus possible.
HUMER LE PLUS LENTEMENT POSSIBLE
- Expirer en laissant le corps se pencher et vider les poumons complètement. Laisser le corps se redresser lentement puis chercher des odeurs. Diminuer la vitesse pour découvrir que la trop grande lenteur qui ne permet pas de trouver des odeurs. Adopter la vitesse minimum qui le permet, c’est la façon de humer le plus lentement possible.
INSPIRER ET GARDER LE SOUFFLE CORRECTEMENT
- Expirer en laissant le corps se pencher et vider les poumons complètement.
- Inspirer en humant lentement
- Arrêter avant de remplir complètement les poumons.
- Ne plus inspirer et ne pas expirer durant plusieurs secondes.
- Ne pas bloquer l’air ni avec le nez, ni avec la gorge, simplement ne pas expirer.
AFFAISSER SANS RESPIRER
- Inspirer et garder le souffle correctement.
- En apnée, affaisser la tête, les épaules et le tronc jusqu’à ce que le bassin entre légèrement en rétroversion. Si l’affaissement ne fonctionne pas il suffit de soulever légèrement la partie du corps en question puis de la relâcher. Ces opérations peuvent être répétées une ou deux fois sur la même apnée.
RÉALISER L’ALIGNEMENT VERTICAL
- Affaisser sans respirer, une fois, deux fois et plus, sans jamais expirer, jusqu’à la limite naturelle.
- La limite naturelle est atteinte quand il devient impossible de respirer en cherchant des odeurs.
- Une fois la limite atteinte, conserver l’air encore un moment puis, laisser l’expiration s’échapper très lentement.
- Avec chaque inspiration, le corps se redresse de plus en plus jusqu’à atteindre un alignement vertical d’un grand naturel qui est intimement lié à la respiration et à la détente.
- Observer les creux lombaire et cervical. Ils ont presque complètement disparu.
HUMER DANS LA FORME
- Refaire graduellement chacune des techniques précédentes dans la forme.
- La technique « Respirer comme pour humer » est la respiration à exécuter dans la forme du Taïjiquan.
- Chacune des postures du Taïjiquan s’exécute sur un cycle respiratoire complet. Chacun des cycles respiratoires entraîne une posture du Taïjiquan.
- Chacune des postures du taïjiquan s’exécute au rythme de la respiration. La respiration donne la vitesse du Taïjiquan.
L’ALIGNEMENT DANS LA FORME
- « Réaliser l’alignement vertical » peut s’effectuer à chaque posture. Cet alignement vertical en est l’élément essentiel.
- La majorité des postures ne permettent qu’un seul affaissement sans expirer tandis que certaines permettent deux, quelquefois trois affaissements sans expirer.
- La première partie de chaque mouvement qui correspond à l’inspiration est la préparation de cet alignement. La deuxième partie qui correspond à l’expiration en est la réalisation.
- La forme est qu’une succession d’alignements et chaque posture est une occasion particulière pour le réaliser.
- La phase « apnée » de l’affaissement sans expirer correspond à l’enracinement de chaque posture. Ce moment de solidification et de redressement de la posture permet aussi de finaliser la position des bras et des jambes, des mains et des pieds qui deviennent alors prêts pour l’aboutissement final de chaque posture qui a lieu durant l’expiration.
L’ALIGNEMENT NATUREL DANS LA FORME
- Exécuter la forme à l’aide des techniques de respiration précédentes puis, exécuter la forme en laissant la respiration jouer naturellement. Observer la respiration et la forme qui opèrent un heureux mélange, spontanément. Observer le corps qui s’aligne naturellement à chaque posture.