Le Taïjiquan, source d'inspiration et la source du Taïjiquan

Le Taïjiquan devient de plus en plus une source d’inspiration. Le résultat est quelquefois heureux mais quelquefois on se demande...
LE TAÏJIQUAN, SOURCE D’INSPIRATION

Il ne faut pas allumer un feu que l’on ne peut pas éteindre

Par exemple : ce jeux récemment publié avec le titre "TAI CHI CHUAN" et en sous-titre : "Il ne faut pas allumer un feu que l’on ne peut pas éteindre". C’est un jeu de lettres avec des cartes qu’il faut retourner... J’ai beau chercher, il n’y a vraiment aucun rapport, de près ou de loin, avec le Taïjiquan. Il est clair que l’auteur veut profiter du renom du Taïjiquan... sans vraiment s’en donner la peine. Le jeu est peut-être bon, mais l’auteur ou l’éditeur a clairement utilisé des mots sans rapport avec le jeu. Après tout, un titre a-t-il vraiment besoin d’avoir un lien avec le contenu ? Poser la question c’est y répondre.


Le corps coule comme l’eau, tandis que l’esprit brille comme la lune dans le ciel.

Par contre, de plus en plus de spectacles de danse s’inspirent, quelquefois avec bonheur du Taïjiquan. Un bon exemple nous est donné par la compagnie taïwanaise Cloud Gate dance theater. Accompagnés par des suites pour violoncelles de J.S. Bach, les chorégraphies de Lin Hwai-min s’inspirent des mouvements gracieux du Taïjiquan dans "Reflet de lune".
Le corps coule comme l’eau, tandis que l’esprit brille comme la lune dans le ciel.
Si vous regardez bien l’extrait vous remarquerez la main ouverte du Taïjiquan. Tous les mouvements proviennent du Dantian, à l’intérieur du bassin. Les expansions et les contractions de la respiration rythment admirablement chaque manœuvre. Quelquefois on retrouve la lenteur même du Taîjiquan. La détente est omniprésente. Il y a toujours un enracinement puissant qui accompagne une légèreté enlevante. Ici et là, la gestuelle et la chorégraphie ressemble aux postures et aux mouvements du Taïjiquan. Le tout baigne dans un Qi abondant, mais là s’arrête les ressemblances.



D’autres extraits du Claud Gate dance theathe se trouvent ici.

LA SOURCE DU TAÏJIQUAN

Le Taïjiquan est un art du faire et du laisser faire.

L’apprentissage du Taïjiquan consiste à éliminer la gestuelle, la chorégraphie et les effets puis d’attendre que le naturel se manifeste. Le Taïjiquan est un art du faire et du laisser faire, sans spectateur et aucun autre objectif, car le naturel ne s’obtient pas, ne se fabrique pas, il se présente quand on ne l’attend plus. Le Taïjiquan, comme le naturel, provient du silence, de la vacuité, du Wuji, symboliquement représenté par un cercle. D’ailleurs la fameuse "Posture de l’arbre" du Taïjiquan est aussi appelée la "Posture du Wuji".

Concrètement, comment cela se déroule-t-il ?

Un exemple de geste : Dans la position assise, poussez légèrement le sternum en avant et en haut puis en arrière et en bas.
Geste : Mouvements du corps, volontaire ou involontaire, révélant un état psychologique, ou visant à exprimer, à exécuter. Le Petit Robert
Un exemple de mouvement naturel : Dans la position assise, placez vous un peu plus droit, observez votre respiration et constatez que le sternum avance et recule très légèrement, tout seul, sans intervention de votre part.
Si cela vient du rien, tout ce que vous faites est naturel et c’est la vraie activité. Shunryu Suzuki


Le Taïjiquan, comme le naturel, provient du silence, de la vacuité, du Wuji, symboliquement représenté par un cercle.