La respiration dans la forme


La respiration est indispensable au mouvement et le mouvement est indispensable à la respiration. Des liens étroits les unissent tous les deux. Dans le Taïjiquan (Tai Chi), il y a un apprentissage du mouvement, un apprentissage de la respiration et un apprentissage de ces liens qui les unissent.

Alors que les techniques du mouvement (postures, qigong et formes) et les techniques de respiration sont surtout apprises dans les cours réguliers, les liens qui les unissent sont plus facilement appris dans les ateliers et les stages où on dispose de plus de temps consécutif pour le faire correctement.



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La respiration dans la forme

La respiration dans la forme c’est d’abord la respiration dans la posture, la forme n’étant qu’une succession de postures. Dans chaque posture, la respiration accomplit son cycle complet. Ainsi, posture après posture, les prodiges de la respiration se reproduisent inlassablement.

Dans un premier temps, il convient de trouver comment le mouvement s’élabore autour de l’inspiration et de l’expiration. Chaque posture s’inspire alors de l’oiseau qui ouvre et qui ferme ses ailes pour traverser le bleu du ciel. C’est le règne des alternances et du changement.

Puis, il faut respecter la pause naturelle qui prend sa place à la fin de l’inspiration, juste avant l’expiration. Cette apnée, qui est souvent appelée "enracinement", permet de se relier plus solidement à la Terre. Dans le Taïjiquan (Tai Chi), le lourd est toujours le compagnon du léger. C’est le règne du redressement et de la consolidation.

Ensuite, l’inspiration, comme une grande voile, nous transporte sur les rivages de la respiration abdominale et de la respiration thoracique. La première est notre immersion profonde dans la circulation du Qi et la seconde est notre communion intime avec le monde. Le binaire (inspiration/expiration) devient tertiaire (inspiration abdominale/inspiration thoracique/expiration). La respiration abdominale devient le tremplin de la respiration thoracique et nous propulse dans la magie du monde.

Enfin, nous gravissons les étages merveilleux de la respiration thoracique. Chaque côte se soulève comme autant de fleurs qui s’épanouissent dans un champ sans limite.

Finalement, le clapet des clavicules s’ouvre, apothéose d’un ultime bouquet...

Nous glissons dans les entrailles du silence pour déguster le miel du naturel.


La cigogne blanche ouvre ses ailes